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Continuité écologique

La libre circulation des espèces aquatiques et des sédiments est indispensable au bon fonctionnement des rivières et à l’accomplissement des cycles biologiques de nombreuses espèces. La remontée des rivières est souvent parsemée d’obstacles qui entravent les cours d’eau et empêchent la circulation des espèces ou des sédiments.

Il existe environ un millier d’ouvrages hydrauliques de tous types sur environ 380 km de rivières et ruisseaux présents dans les bassins versants de la baie de Douarnenez. La majorité des ouvrages correspond à des franchissements de routes (publiques et privées) et des accès aux propriétés privées ou aux terrains agricoles. Un peu plus de la moitié de ces ouvrages constituent un obstacle à la libre circulation piscicole.

Différentes espèces de poissons migrateurs fréquentent les rivières de la baie de Douarnenez : l’anguille européenne, la truite de mer, la truite fario, le saumon atlantique, le flet, le mulet porc.

Le code de l’environnement classe les cours d’eau dans l’objectif de contribuer à l’atteinte des objectifs de la directive cadre sur l’eau. Les rivières des bassin versants de la baie de Douarnenez sont partiellement concernées par ces classements (voir détail ci-dessous) :

Les priorités fixées par le SAGE pour rétablir la continuité écologique dans les cours d’eau sont les suivantes :

  • Priorité 1 : répondre à l’obligation imposée par le code de l’environnement d’intervenir sur les cours d’eau classés en liste 2. Une seule rivière a été identifiée comme prioritaire pour la baie de Douarnenez, il s’agit du Lapic (du pont Becherel à PlonevezPorzay jusqu’à la mer).
  • Priorité 2 : ouvrages situés sur le Kerharo, le Ris (Névet) et le Kerloc’h, ainsi que le Lapic de sa source au pont Becherel à Plonevez-Porzay
  • Priorité 3 : autres ouvrages sur cours d’eau du territoire

A partir de 2015, l’EPAB a conduit différentes études pour définir les opérations de restaurations à mener en priorité sur le Lapic.

A partir de 2018, des opportunités ont émergé pour étudier des projets de restauration de la continuité écologique sur les rivières de Lestrevet et du Ris.


Le Lapic et ses affluents

Lapic

Depuis 2016, l’EPAB a conduit 9 opérations de restauration de la continuité écologique (2 aménagements et 7 suppressions) et le conseil départemental du Finistère a aménagé un ouvrage routier.

Depuis la fin d’année 2022, l’axe principal du Lapic classé en liste 2 est transparent pour les sédiments et la faune aquatique et ne comporte plus d’ouvrage bloquant.

Visualiser la vidéo “Rétablir la continuité écologique sur le ruisseau du Lapic – Plonévez-Porzay”

Affluents du Lapic

En 2018, l’inventaire des ouvrages hydrauliques présents sur les 3 principaux affluents du Lapic (Le Stiff, le ruisseau de Locronan et le ruisseau de Bélard) a été consolidé. Sur les 43 ouvrages visités et décrits, 36 correspondent à des buses généralement sous-dimensionnées. De nombreux ouvrage (la moitié) sont mal calées. Ils provoquent une chute d’eau infranchissable pour l’anguille ou ne dispose pas d’une hauteur d’eau suffisante pour permettre la nage des poissons.

Plusieurs aménagements ont pu être conduit dans le cadre du contrat milieux aquatiques 2017-2019. Les travaux réalisés ont rétablis la continuité écologique sur la portion aval du ruisseau de Bélard sur une longueur d’environ 1 900 m. Cet affluent est le plus en aval, il conflue avec le Lapic, à 1 km en amont de l’estuaire à Tréfeuntec.

Trois buses qui n’avaient plus d’usage ont été supprimée et deux autres ont été remplacées par des ponts cadre correctement dimensionnés et bien positionnés.

De nombreux autres ouvrages nécessiteraient également des travaux de remplacement ou de suppression pour rétablir la continuité écologique. Or depuis la fin du contrat milieux aquatiques 2017-2019, l’absence ou la faiblesse des aides financières pour mener ce type d’action ne permet plus de rétablir la continuité écologique sur les petits cours d’eau.

Malgré un rétablissement complet de la continuité écologique sur le cours principal du Lapic classé en liste 2, l’absence de moyens financiers pour restaurer la continuité écologique sur les affluents ne permettra pas de conduire une action de restauration globale et cohérente à l’échelle du bassin versant.


Le Lestrevet

Au cours de l’année 2017, les échanges entre l’EPAB et la commune de Plomodiern ont fait émerger une solution ambitieuse de restauration de la continuité écologique au niveau de l’estuaire du ruisseau de Lestrevet.

Dans les années 1970, l’estran a fait l’objet d’un remblaiement et le ruisseau a été busé sur 90 mètres pour créer une aire de stationnement à proximité de la plage. Le projet a consisté à ouvrir une partie de cette aire pour y reconstituer un lit de ruisseau. Ces travaux ont été menée en 2018 et 2019.

Visionner la vidéo “Remise à ciel ouvert du ruisseau de Lestrevet pour rétablir la continuité écologique – Plomodiern. “


Le Ris (ou Névet)

Le cours principal du Ris (appelé aussi Névet) accueille un nombre restreint d’ouvrage faisant obstacles à la continuité écologique. Plusieurs études ont été menées en 2018 et 2019 pour étudier la nature des travaux à réaliser pour restaurer la continuité sur 3 ouvrages hydrauliques.

Un projet a été retenu sur le site du moulin du Len entre les communes de Plogonnec et Le Juch. Situé dans la partie aval du bassin versant. Il permet de rétablir la continuité écologique et de rendre accessible une longueur très importante de ruisseaux du bassin versant.

Cette opération a été rendue possible grâce à l’accord et la bonne volonté des propriétaires des ouvrages. Ils ont rapidement choisi la solution d’aménagement la plus ambitieuse et la plus bénéfique pour la rivière. Les travaux ont été menés en 2021 et 2022. Un ouvrage a été remplacé et un second a été contourné par la création d’un nouveau lit de rivière à méandres. Par conséquent, le bief d’amenée d’eau au moulin a été comblé.

Cette opération a replacé la rivière au cœur de la zone humide. Elle rétablit ainsi les échanges entre les deux milieux. Elle reconstitue une morphologie de lit de rivière dynamique et diversifiée et la soustrait à l’influence des ouvrages hydrauliques. Les bénéfices sont donc multiples pour les milieux et les espèces aquatiques.


Indicateurs de l’état de la continuité écologique

Les cours d’eau de la baie de Douarnenez accueillent des poissons migrateurs tels que l’anguille européenne, la truite fario et la truite de mer ou le saumon atlantique. Ce sont des espèces indicatrices de l’état des cours d’eau qui sont très sensibles à la présence d’obstacles.

La baie de Douarnenez fait partie de la zone d’action prioritaire pour la sauvegarde de l’Anguille européenne dont la survie est menacée. Sa population y a été étudiée par la Fédération de pêche du Finistère en 2012. L’existence de ces données historique constitue un atout. La caractérisation de la population d’anguille en différents points du Lapic et de ses affluents et sa comparaison à des données plus anciennes serviront à évaluer l’impact des travaux de rétablissement de la continuité écologique du Lapic.

Des comptages d’anguilles ont été réalisés en plusieurs points du bassin versant en 2018 (voir carte ci-après). Cette étude constitue un état initial de la population.

L’ensemble des ouvrages du cours principal ne constitue plus des obstacles depuis 2020. L’étude sera donc renouvelée à partir de 2024 pour évaluer les conséquences de ces travaux sur les effectifs de la population d’anguille du bassin versant du Lapic.

Contact

Olivier Robin

Coordinateur du service milieux naturels
02 29 40 41 25/06 47 38 01 88

milieux.naturels@epab.fr

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