Le suivi de la qualité de l’eau en baie de Douarnenez est essentiel car il permet de mesurer l’efficacité des actions mises en place sur le territoire pour la restauration de la qualité écologique de la baie.
Le suivi s’effectue sur les eaux de surface (cours d’eau, marais) et sur les eaux souterraines (source, forage).
Surveiller la qualité des cours d’eau
1. Les nitrates
Les nitrates
Pourquoi les mesure-t-on ?
La baie de Douarnenez est particulièrement sensible au phénomène de marées vertes, c’est pourquoi un suivi « nitrates » existe depuis 1999 avec une expansion progressive du nombre de sites mais aussi un affinement dans le choix des stations de suivi.
Il est primordial de surveiller l’évolution de ce nutriment car c’est le facteur limitant des marées vertes sur la période Mai-Septembre. C’est-à-dire que sur cette période, les nitrates, plus que les autres paramètres essentiels au développement des algues vertes que sont la température et la lumière, vont favoriser la croissance algale. Intervenir pour limiter les teneurs en nitrates permet de limiter le développement de la biomasse algale.
Pour notre baie, on estime qu’il est nécessaire d’atteindre une concentration égale à 15 mg/l en moyenne par cours d’eau sur la période estivale[1] pour réduire significativement et durablement les marées vertes.
[1] Cette valeur a été fixée comme objectif dans le SAGE Baie de Douarnenez à l’horizon 2027, d’après une modélisation du CEVA IFREMER réalisée en 2009.
Où et quand ?
Des prélèvements sont effectués toute l’année pour étudier l’évolution saisonnière et interannuelle des concentrations en nitrates des cours d’eau qui participent principalement à l’eutrophisation de la baie.
On dissocie les 8 cours d’eau (sur la carte ci-dessus) des 13 cours d’eau (sur la carte ci-dessous) lorsque l’on fait mention des 21 cours d’eau du périmètre du plan algues vertes. Les 8 premiers (du nord au Sud : Aber, Lestrevet, Kerharo, Lapic, Ris, Pénity, Stalas et Kergaoulédan) ont été considérés comme principaux contributeurs au flux d’azote et ont bénéficié d’un suivi régulier depuis 2009.
Les 13 autres (du nord au sud : Caon, Rostegoff, Porslous, Caméros, Pentrez, Kélérec Nord, Kélérec Sud, Ty Mark, Ty Anquer, Sainte Anne, Trezmalaouen, Kerscampen, et Tréboul) complètent la totalité des cours d’eau présents sur le périmètre « Algues Vertes » de la baie de Douarnenez. Ils ont été suivis de façon intermittente depuis 2004, avec un premier inventaire exhaustif en 2013.
Les prélèvements sont réalisés par l’EPAB et les analyses par un laboratoire agrée.
Un état des lieux est par ailleurs en cours de réalisation sur les cours d’eau du Cap Sizun (communes de Douarnenez, Poullan-sur-Mer et Beuzec-Cap-Sizun) et de la Presqu’île de Crozon (communes de Camaret sur Mer et Crozon) pour mesurer les teneurs en nitrates des petits affluents côtiers et leur participation éventuelle au phénomène d’eutrophisation de la baie. Les résultats seront communiqués dès l’automne 2017.
Comment interpréter les résultats ? → Grâce à la notion de flux.
1 L’outil Macroflux développé par l’Agrocampus de Rennes et proposé par la DREAL permet de calculer les flux d’azote à partir de mesures ponctuelles de concentrations en nitrates et de débits journaliers.
Afin de posséder des valeurs de débit fiables, deux stations hydrométriques mesurant en continu le débit ont été installées sur les cours d’eau du Ris et du Kerharo. On obtient ainsi tous les débits des cours d’eau de la baie par extrapolation.
Sont disponibles en téléchargement :
– Le rapport technique de fin de travaux présentant l’installation des deux stations hydrométriques.
Les composés phosphorés
Le phosphore, qui en excès tient également pour origine une pollution d’origine domestique ou agricole, est un élément peu mobile une fois implanté dans le sol.
Ce nutriment peut également participer à un déséquilibre du milieu, en particulier au phénomène d’eutrophisation, c’est pourquoi il est suivi.
Les pesticides et le phosphore total sont tous deux échantillonnés après une pluie cumulée minimale de 10mm en 24h, favorisant par un ruissellement un transfert des polluants vers le milieu.

Les pesticides
L’utilisation des produits phytosanitaires, ou pesticides, s’est popularisée au siècle passé, d’abord par la profession agricole puis par les particuliers et les collectivités pour faciliter l’entretien des espaces verts communautaires ou privés.
En 2016, le suivi a porté sur les bassins versant du Ris, de l’Aber et du Lapic. Les deux premiers bassins sont utilisés pour l’alimentation en eau potable et de ce fait sont particulièrement sensibles à la pollution par les produits phytosanitaires.
Le suivi des nappes souterraines
Les aquifères présents sur le territoire font également l’objet d’un suivi par l’EPAB depuis 2013, en particulier pour étudier l’évolution des taux de nitrates dans les milieux souterrains.
33 sites (sources, résurgences et un forage) sont échantillonnés deux fois par an : en hautes eaux au printemps et lors de la recharge de nappes à l’automne.
Les cours d’eau bretons sont alimentés entre 30 à 85% par les eaux souterraines[1], le reste venant du ruissellement direct. Ainsi, les taux de nitrates dans les nappes ont un impact direct sur les taux retrouvés en surface. Par ailleurs, on estime à 10 ans le temps de renouvellement de l’eau dans les nappes de la baie : il y a donc une inertie importante du milieu.
L’évaluation de la qualité des nappes souterraines portent aussi sur le taux de chlorures présent. Ce paramètre permet de repérer d’éventuelles intrusions salines du fait de la proximité des nappes avec le milieu marin.
[1] Etude SILURES conduite par le BRGM
Cette carte représente les différents sites sur lesquels l’EPAB réalise un suivi. Les résultats, synthétisés selon un code couleur correspondent aux valeurs mesurées lors de la campagne 2016 correspondant aux hautes eaux (avril – mai).
Le BRGM réalise un suivi sur les niveaux d’eau dans les nappes souterraines. Ce suivi est mensuel et permet une comparabilité interannuelle et saisonnière des quantités d’eau présentes en souterrain. Des fiches de synthèse accessibles au public sont à retrouver sur le site du siges.